Elisabeth Delval. Heureuse bien sûr, mais j’avoue avoir été quelque peu surprise car j’ai déposé ma candidature il y a plusieurs mois sans trop me poser de questions, spontanément, comme je travaille au quotidien. Je suis touchée par cette récompense mais je ne suis pas la seule à mériter un tel prix : il y a beaucoup de femmes – et d’hommes ! – très engagés chez Renault.
E D. Cela s’est fait tout naturellement. Mon père était passionné de mécanique automobile et j’ai baigné dedans pendant toute mon enfance. Je me souviens avoir démonté mon premier moteur assez jeune ! À la fin de mes études d’ingénieur, cet intérêt s’est confirmé lorsque j’ai passé des entretiens d’embauche, et j’ai rejoint Renault.
E.D. En tant que femme manager, j’évoquerai ma première expérience d’encadrement à l’ingénierie, au sein du département du développement des projets véhicules, où je m’occupais de la vie série des sièges. À 26 ans, je me suis retrouvée à la tête d’une équipe de dix personnes, des hommes de 40-50 ans qui avaient vingt ans de carrière derrière eux. C’est vraiment à ce moment-là que j’ai réalisé que j’étais une femme dans un monde d’hommes ! Il a fallu que je fasse mes preuves, que je leur démontre que je pouvais leur apporter de la méthodologie, les aider dans des situations complexes et qu’en contrepartie ils pouvaient m’apprendre leur métier. Les choses ont basculé quand l’équipe a vu que lors de négociations difficiles avec les fournisseurs, je parvenais à reprendre la main et obtenir des résultats.
E.D. Mon poste suivant fut un beau challenge également. Au début des années 2000 en pleine période d’internationalisation du Groupe, j’ai travaillé sur la stratégie de localisation des pièces, toujours sur les sièges, dans des pays comme le Brésil, la Colombie ou la Turquie. L’objectif était d’assurer la production de ces pièces sur place par des outilleurs locaux et non plus de les acheminer depuis l’Europe. Cela paraît une évidence aujourd’hui mais ça ne l’était pas forcément il y a vingt ans. Il a fallu convaincre et démontrer les bénéfices économiques et même écologiques d’une démarche qui s’est généralisée aujourd’hui.
Lorsque j’ai entendu dire, lors des essais-presse récemment, que Nouvelle ZOE était vraiment une toute nouvelle voiture, je me suis dit que le pari était gagné !
Elisabeth Delval, Directrice de programme adjointe ZOE
E.D. D’abord le travail en équipe. Indéniablement. Le fait d’être tous centrés sur un objectif, solidaires malgré les éventuelles difficultés. Ensuite, le fait de fédérer plusieurs équipes issues de métiers différents tels que les ingénieries véhicule et mécanique, le design, la fabrication, le marketing, etc. C’est un aspect passionnant de mon travail au quotidien en tant que directeur du programme ZOE. Enfin, la prise en compte de l’ensemble des dimensions d’un lancement véhicule comme celui de Nouvelle ZOE aujourd’hui – le contexte concurrentiel, les enjeux économiques, les exigences de qualité, les perspectives de ventes…– apporte un intérêt supplémentaire.
E.D. Mon objectif lorsque je suis arrivée sur le programme ZOE en 2015 était de redynamiser le véhicule lancé en 2012, en animant son cycle de vie. Il y a eu les séries limitées, le lancement de la deuxième génération en 2016 avec une nouvelle batterie et le doublement de l’autonomie. En quelques années, nous avons réussi à installer ZOE comme leader en Europe sur le marché du véhicule électrique. Aujourd’hui nous lançons la troisième génération, encore plus puissante, et qui a encore gagné en autonomie et en qualité. Lorsque j’ai entendu dire, lors des essais-presse récemment, que Nouvelle ZOE était vraiment une toute nouvelle voiture, je me suis dit que le pari était gagné !
E.D. De ne pas hésiter, justement, à découvrir des univers vers lesquels elles ne se tourneraient pas a priori. En tant que femmes de l’industrie, nous avons un rôle à jouer en mettant en lumière des possibilités de carrière dans des domaines techniques. Ensuite au cours d’une vie professionnelle, mon expérience m’a montré que c’est justement lorsque l’on se met en déséquilibre que l’on progresse, et c’est très stimulant !
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