Renault Group

Renault ZOE confidentiel #2 : les mille et un supplices (nécessaires) de Lardy

02 juillet 2012
Pour reprendre la célèbre formule du Général de Gaulle : ZOE outragée ! ZOE brisée ! ZOE martyrisée ! Mais tout ceci pour un résultat qui tient à coeur à Renault... ZOE top qualité ! Nous nous sommes rendus au centre technique de Lardy (France) afin d'observer les innombrables tests que peut subir la citadine 100 % électrique de la marque avant sa prochaine commercialisation. D'un impressionnant crash test frontal à la mise à l'épreuve des jours durant de son groupe motopropulseur, rien ne lui est épargné !
par Renault Group

Présentation du centre technique de Lardy

Créé en 1951, le Centre Technique de Lardy regroupe toutes les activités de mise au point des moteurs et des boîtes de vitesses du groupe Renault. En 2011, s'est ajouté un pôle véhicule électrique destiné à tester les moteurs et batteries de la gamme Z.E.

Le site est également chargé de tester les fonctions du véhicule, dont la validation fait pour l’essentiel appel à des moyens de simulation. Ainsi, plus d’une centaine de bancs traquent les défaillances des trains et des organes du châssis pour garantir leur résistance aux kilomètres et mauvaises routes.  Les équipements de carrosserie sont également testés face aux outrages du temps et au climat (froid, chaud, pluviosité).

Enfin Lardy regroupe tous les essais de sécurité passive : collisions frontales, latérales, arrière… Les installations permettent de reproduire la plupart des situations accidentelles réelles pour améliorer les véhicules et réduire les dommages corporels pour les occupants.

ZOE, le grand crash

Et justement, c'est par cette étape choc que nous avons commencé notre visite. C'est à bord d'une superbe ZOE de couleur blanche qu'ont pris place quatre mannequins, deux adultes à l'avant, deux enfants à l'arrière. Pourtant, dans quelques instants, elle va être propulsée contre un obstacle à une vitesse de 65 km/h.  Chaque crash test demande trois jours de préparation. Cette fois, les techniciens procèdent aux derniers réglages. Des capteurs ont été installés dans tout le véhicule, le coffre embarque quantité d'électronique et de manière presque artisanale, on applique de la peinture colorée sur les mannequins afin de mieux visualiser les points de choc. La piste se vide, la voiture est prête pour son dernier voyage. Son sacrifice ne sera pas inutile.

Un vrombissement et quelques secondes plus tard un bruit sec et violent - de ceux que l'on espère éviter aussi longtemps que possible - vient retentir à nos oreilles. Imaginez, la voiture est passée de 65 à 0 km/h sur une distance de 50 centimètres, soit une décélération de 35 G (sept fois celle que supporte un pilote de chasse) ! Si la partie avant de la voiture a volé en éclats en subissant une importante déformation, on constate que la structure de l'habitacle a très bien supporté le choc. Il est même possible d'ouvrir les portières comme si de rien n'était. Impressionnant. Notre travail c'est de faire absorber l'énergie à l'avant, résister l'habitacle et protéger l'occupant avec les airbags, les ceintures de sécurité et les limiteurs d'effort explique Fabien Duboc, responsable sécurité passive. A titre d'exemple, 30 millisecondes suffisent pour que l'airbag se déploie après l'impact. Bilan pour les quatre occupants après analyse : aucune blessure majeure à déplorer hormis quelques lésions au thorax et à la jambe gauche pour le conducteur et à la jambe droite pour le passager. Dans ce cas de figure, personne n'aurait eu à passer aux urgences.

Quid des spécificités pour une voiture électrique ? Lors d'un tel choc, le calculateur d'airbag de ZOE désactive immédiatement la batterie et donc la circulation de l'électricité. Elle "disjoncte" par précaution. Même intacte après l'accident (comme le montre la photo ci-dessous), il faudrait la ramener chez un spécialiste pour la réinitialiser. Aucun risque d'électrocution à craindre.

A savoir : durant la phase de conception, près de 100 ZOE auront subi l'épreuve du crash test, sous toutes formes (choc frontal, latéral, arrière, piéton...).

Les 12 travaux de ZOE

Nous reprenons notre visite pour ensuite découvrir l'épreuve de tests d'étanchéité de ZOE. Au détour d'un atelier, une cabine de douche géante accueille une ZOE en robe noire. Ici, toutes les conditions climatiques sont simulées : crachin breton, orage méditerranéen voire pluie tropicale brésilienne. Un système hydraulique permet de varier l'inclinaison du véhicule tandis qu'à l'intérieur un technicien muni d'une lampe torche examine la moindre infiltration d'eau. C'est aussi l'occasion de vérifier qu'il est bien possible d'insérer la prise de recharge de ZOE (cachée derrière le logo avant) sans aucun risque, même quand il pleut des cordes ! Un nettoyeur haute pression fait aussi partie des "ustensiles"  employés pour vérifier l'étanchéité de la voiture. Par exemple s'assurer qu'il n'y a pas de défaut de condensation pour les éclairages (la température des lampes n'étant pas la même entre un véhicule électrique et un véhicule thermique). Marc Manconot, responsable validations étanchéité, nous rappelle également que ZOE a été testée  dans 40 centimètres d'eau à une vitesse de 10 km/h, soit batterie immergée, afin de s'assurer qu'aucune panne ne peut advenir. La aussi pas de risque d'électrocution.

Non loin, nous découvrons un banc d'essai de moteur électrique. Le programme est très complet : essais de mise au point électrotechnique, essais de caractérisation (vitesse, couple), simulation de cycles routiers, essais d'endurance (thermique, vibratoire). Un moteur ("5A génération 2" pour ZOE) testé dans ces conditions subit en 8 à 12 semaines l'équivalent de 20 ans en usage normal, avec des variations de température entre -20° et +90° Celsius. Le tout 24 heures sur 24. Un ingénieur nous explique que l'électronique de puissance est plus importante que le groupe motopropulseur lui-même, notamment pour tout ce touche au refroidissement. Autre donnée intéressante, un moteur électrique offre 90 % de rendement, ce qui est bien supérieur aux meilleurs moteurs thermiques qui tournent autour de 30 à 40 %.

Notre dernière étape nous entraîne dans le pôle batteries, un bâtiment de 2 500 m² destiné à éprouver les batteries qui équipent la gamme Z.E. et notamment Renault ZOE. Là aussi, leur endurance est mise à rude épreuve. Placé dans une enceinte climatique munie d'un système de refroidissement, un "pack" est sollicité de toutes parts afin de valider sa durée de vie, sa fiabilité, ses performances dans le temps.  Sans oublier des tortures en conditions "abusives" autant chimiques (test au feu, immersion, combustion) qu'électriques (surcharge, court circuit externe, desserrage, test au clou...) ou mécaniques (compression statique et dynamique, chute, surpression).  Plus d'une centaine d'essais de ce type sur batterie seront réalisés en 2012. Autant dire que la vie de ZOE, surtout à Lardy, n'est pas facile tous les jours !

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