Electrification et matériaux bas carbone, fers de lance de notre stratégie climat
Publié le
Qu’est-ce que l’empreinte carbone d’un constructeur automobile ? Quelles en sont les principales composantes et les leviers pour réduire les émissions de gaz à effet de serre d’un véhicule ? La journée mondiale du climat du 8 décembre 2024 est l’occasion de faire le point sur notre stratégie de décarbonation, et de mettre en lumière le chemin restant à parcourir pour atteindre notre objectif d’être net zéro carbone en Europe en 2040 et dans le monde en 2050.
Comprendre l'empreinte carbone d'un constructeur automobile
Mesurer l’empreinte carbone d’une entreprise signifie mesurer la quantité de gaz à effet de serre (GES) émis sur l’ensemble de ses activités, y compris en amont et en aval. C’est-à-dire que l’on considère à la fois la production, l’utilisation puis la fin de vie des produits de l’entreprise concernée. Le bilan carbone d’un constructeur automobile comme Renault Group correspond ainsi à la somme des émissions de GES produites sur toutes les phases du cycle de vie de la voiture : l’approvisionnement en pièces et matériaux, la fabrication en usine, son usage sur les routes et la gestion de la fin de sa vie.
Selon l’Agence Internationale de l’Energie (IEA, International Energy Agency), le secteur des transports représente près du quart du total des émissions de GES dans le monde. Or, plus des deux-tiers de ces émissions sont générées par le transport routier et plus de la moitié par les véhicules des particuliers. L’on comprend aisément l’enjeu que représente la transition énergétique pour l’industrie automobile et l’importance de mettre en place les conditions d’une mobilité décarbonée pour un constructeur automobile comme Renault Group.
Décarboner la mobilité passe par l’électrification
C’est l’utilisation des véhicules et le type de carburant utilisé pour les propulser qui pèse le plus dans le bilan carbone d’un constructeur. Cette phase d’usage représente aujourd’hui environ 80% de l’empreinte carbone du Groupe ! Et constitue dès lors, le principal levier d’action. La parade ? Electrifier les gammes, le véhicule électrique ne générant pas d’émissions de CO₂ à l’échappement. En outre, sur l’ensemble de son cycle de vie, d’amont à l’aval, la voiture électrique présente une empreinte carbone plus faible qu’un véhicule thermique comparable en Europe. Soit trois fois moins d’émissions de GES !
Cette stratégie d’électrification explique en grande partie la diminution de 28% de l’empreinte carbone du Groupe entre les années 2010 et 2023. Avec une dizaine de véhicules électriques dans les gammes de nos différentes marques, nous nous sommes mis en ordre de marche pour atteindre l’objectif fixé sur cette phase d’usage : une réduction de 35% des émissions de GES à l’horizon 2030.
Au-delà de l’électrification, l’effort porte aussi sur la mise au point de moteurs thermiques moins émetteurs en ayant notamment recours aux technologies hybrides. Renault Austral en 2021, Nouveau Renault Espace en 2023, Jogger et Duster en 2023 et 2024 pour la marque Dacia : la technologie E-Tech hybride réduit ainsi leur consommation de carburant de 40% par rapport à un moteur thermique équivalent.
Miser sur l’éco-conception
Autre levier d’action de notre stratégie climat : réduire l’empreinte carbone des pièces et matériaux utilisés pour fabriquer les véhicules. A lui seul, ce poste représente plus de 11% du bilan carbone du Groupe. « Dans le cas du véhicule électrique, compte tenu de la batterie, la part des matériaux monte autour de 40, voire 50% de l’empreinte carbone de la voiture et il est donc fondamental d’utiliser des matières moins carbonées comme les matières recyclées ou biosourcées comme le chanvre par exemple », explique François Farion, directeur Innovation et Ecoconception, direction du Design Renault Group.
Scenic E-Tech Electric intègre en effet jusqu’à 25% de matériaux recyclés issus de boucles circulaires comme le textile, l’aluminium, le verre ou le plastique quand le petit véhicule urbain conçu par Mobilize, Mobilize Duo et Bento dans sa version cargo, est composé de matériaux recyclés à hauteur de 44% de sa masse.
Réduire l’empreinte carbone des matériaux entrant dans la conception des véhicules, notamment électriques, passe aussi par une localisation des fournisseurs au plus proche des centres de production. Depuis 2021, nous avons ainsi noué des partenariats avec Vulcan pour sécuriser du lithium bas carbone en provenance d’Allemagne ou encore avec Terrafame, en Finlande, pour nous approvisionner en sulfate de nickel bas carbone, deux minerais essentiels aux batteries de véhicules électriques.
Autant d’actions visant à réduire l’empreinte carbone des matériaux entrant dans la conception des véhicules de 30% à l’horizon 2030.
Privilégier l’efficience énergétique et les énergies renouvelables pour la fabrication
Si elle représente une faible part du bilan carbone du Groupe, la phase de production des véhicules dans nos usines est également dotée d’une feuille de route de décarbonation. L’objectif est de jouer sur deux axes : l’efficience énergétique des sites industriels comme la compacité des usines qui permet de réduire les surfaces à chauffer ou éclairer et l’approvisionnement en énergie renouvelable.
« Notre objectif est de réduire de 80% les émissions de CO2 de l’ensemble de nos sites industriels, tertiaires, logistiques et de distribution entre 2019 et 2030.Notre priorité absolue repose sur la réduction des consommations énergétiques, tout en actionnant en parallèle les leviers de la transition énergétique vers les énergies bas carbone. Au niveau du Groupe, une équipe dédiée est chargée du pilotage de la gestion de l’énergie, et s’appuie sur un réseau de responsables énergie, déployé sur l’ensemble des sites. Chaque site adopte une feuille de route adaptée à ses spécificités et à son environnement pour agir efficacement, » souligne Nicolas Estèbe, Directeur de la décarbonation et de l’efficience énergétique de l’industrie, Renault Group.
Notre plan d’actions climat porte également sur d’autres axes comme la réduction des émissions liées à la logistique, le transport de pièces et de véhicules. Ici, la démarche consiste à réduire les distances parcourues, optimiser la charge des camions, avoir recours autant que possible à des moyens de transports décarbonés comme le biofuel ou le biogaz et à augmenter la part du transport ferroviaire et maritime.
« Se lancer dans la réduction de l’empreinte carbone d’une entreprise automobile était un sacré défi ! Or, aujourd’hui nous constatons que l’ensemble de l’entreprise s’est mobilisée, toutes les directions et les différents départements nous ont sollicités pour savoir comment contribuer à la trajectoire de décarbonation du Groupe. Nous travaillons au quotidien avec des personnes passionnées qui se font le relais de la stratégie climat dans les métiers, au sein de nos marques et entités et sur nos différents sites en France et à l’international »
Virginie Sauvet-Goichon
Leader du Plan Climat, Renault Group.