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Mobilité décarbonée : focus sur la trajectoire de Renault Group

05 juin 2024
3 min
decarbonation renault group
Compte tenu de son poids significatif en matière d’émissions de gaz à effet de serre (GES), le secteur des transports, notamment l’automobile, est engagé dans une transition énergétique d’ampleur. Le constructeur automobile Renault Group a mis en place une solide stratégie pour s’engager en faveur d’une mobilité décarbonée. L’objectif ? Réussir sa trajectoire vers le net-zéro émission avec la mise en place d’un plan d’actions détaillé qui s’articule sur l’ensemble du cycle de vie de la voiture. Ce plan vise dans un premier temps à réduire nettement les émissions de GES induites par ses activités, la fabrication des véhicules, mais également en amont dès la conception et l’approvisionnement en pièces et matières, et en aval, lors de l’utilisation des véhicules sur les routes.

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par Hélène Mazier

Quels sont les enjeux de la décarbonation de la mobilité ?

Réduire les émissions de gaz à effet de serre liées au secteur des transports

Décarboner la mobilité fait partie des principaux enjeux de la transition énergétique. Principal poste d’émissions de gaz à effet de serre (GES), le secteur des transports représente environ 23% des émissions de GES au niveau mondial, selon les chiffres de l’Agence Internationale de l’Energie (IEA, International Energy Agency).

Or plus des deux-tiers de ces émissions sont générées par le transport routier et plus de la moitié par les véhicules des particuliers. Le secteur automobile doit donc prendre le virage de la mobilité décarbonée.

S’engager vers la fin de la vente de véhicules thermiques d’ici 2035

En vertu de l’Accord de Paris, 195 États se sont engagés à atteindre la neutralité carbone en 2050, parmi lesquels l’Union Européenne[1]

Afin d’atteindre cet objectif, la Commission européenne recommande aux États-membres de l’UE de réduire de 90% de leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici 2040.[2] Pour cela, ils doivent accélérer sur la mobilité durable. Cette dernière englobe l’ensemble des modes de transport décarbonés, du vélo à la voiture électrique.

Dans cette optique, le Parlement européen a voté en faveur de la sortie de la vente des voitures thermiques neuves en 2035 en l’absence de quoi les constructeurs seraient soumis à des pénalités financières significatives. L’industrie automobile doit donc repenser son modèle économique. « Notre industrie est prête à relever le défi de fournir des véhicules zéro émission [à l’usage, NDLR] », a déclaré Sigrid de Vries, directrice générale de l'Association des constructeurs automobiles européens (ACEA) lors du vote du Parlement en février 2023. Acteur engagé pour la mobilité verte, Renault Group ne peut qu’appuyer ces propos.

Remplacer les carburants fossiles par des énergies d’origine renouvelable 

C’est lors de leur utilisation, au roulage, que les véhicules émettent le plus d’émissions de GES. Celles-ci représentaient 85% du total des émissions générées par une voiture au cours de son cycle de vie en 2019 ! Remplacer les carburants type essence ou diesel par des alternatives plus propres est donc le principal levier d’action pour les constructeurs automobiles. Le secteur approfondit les recherches sur l’ensemble des technologies disponibles, l’électrique bien sûr mais aussi l’hydrogène, voire les carburants alternatifs.

En effet, sur l’ensemble de leur cycle de vie, les véhicules propulsés par une énergie plus verte sont beaucoup moins impactants. L’exemple du véhicule électrique est parlant. Selon une étude menée par Transport & Environnement, une ONG de promotion des transports durables en Europe « une voiture électrique achetée en 2022 et utilisée en Europe émet en moyenne 3 fois moins de CO2eq que son homologue essence sur l’ensemble de son cycle de vie. ». En France, du fait de notre mix énergétique largement décarboné, une voiture électrique émet jusqu’à 5 fois moins qu’un équivalent thermique[3].

L’enjeu des ressources

L’électrification du parc automobile accroît cependant la pression sur certaines ressources, notamment les matériaux entrant dans la composition des batteries, comme le lithium, le cobalt et le nickel. Après la crise des semi-conducteurs entre 2021 et 2023, certains experts craignent par exemple une pénurie de lithium à horizon 2025, composant essentiel pour les batteries[4].

Sans compter la volatilité des prix de certains matériaux ou leur raréfaction comme le cuivre, élément incontournable des câbles électriques.

Face à cette demande croissante, la filière automobile doit dès lors anticiper la disponibilité des matériaux et s’orienter davantage vers l’économie circulaire et le réemploi des pièces et matières recyclées issues des véhicules hors d’usage dans la fabrication de voitures neuves.

Quelle est la trajectoire de décarbonation de Renault Group et son plan d’actions ?

Pionnier sur la mobilité décarbonée, Renault Group a mis en place un plan d’action ambitieux pour réduire l’empreinte carbone de ses véhicules. Cette stratégie porte sur l’ensemble du cycle de vie d’une voiture : conception et approvisionnement, fabrication, usage et fin de vie.

L’éco-conception du véhicule

Dès la conception du véhicule, Renault Group privilégie les matériaux moins émetteurs de GES, dont les matières recyclées présentant une empreinte carbone inférieure aux matières vierges. Et travaille en amont avec ses fournisseurs pour favoriser l'usage de matières recyclées et/ou biosourcées, les économies d'énergie et le recours aux énergies renouvelables pour leur production. Ainsi, Nouveau Scénic E-Tech Electric est composé de 24% de matériaux issus de l’économie circulaire. Et l’entreprise s’est donné l’objectif d’atteindre un taux de matières recyclées de 33% d’ici 2030.

Un enjeu d’importance lorsque l’on sait que la gestion de l’approvisionnement en pièces et matières pour la production automobile représente environ 16% des émissions de GES d’une voiture, au cours de son cycle de vie.

La fabrication

Si la fabrication des véhicules en usine représente une faible part de l’empreinte carbone d’un constructeur automobile (moins de 1% pour Renault Group), cette étape constitue néanmoins un autre levier d’actions. Afin de limiter ses rejets de CO₂, le Groupe mise avant tout sur les énergies vertes et l’efficacité énergétique au sein de ses usines. En d’autres mots, « consommer moins et consommer mieux ».

Dans une logique de décarbonation industrielle, le groupe a réduit les tailles des ateliers et a mis en place des logiciels de suivi pour optimiser les postes de consommation d’électricité, de gaz et d’eau.

Le recours aux énergies renouvelables permet également de disposer d’une énergie propre pour fabriquer des véhicules à faibles émissions. En Espagne, par exemple, l'intégralité de l'électricité produite provient déjà de parcs solaires photovoltaïques. Quant à la France, sur le site de Douai, un système géothermique verra le jour. Un mode de chauffage écologique qui fournira 70 % des besoins en chaleur du site !

L’usage

Comme indiqué plus haut, la phase d’usage des véhicules représente la plus grosse part de leur empreinte carbone et donc, le principal levier d’actions pour un constructeur. Une priorité pour Renault Group.

Pour réduire cet impact, l’action principale porte sur l’électrification de la gamme. Pionner de la mobilité électrique au tournant des années 2010, les marques de Renault Group comptent désormais une dizaine de véhicules électriques dans leur gamme de véhicules particuliers et utilitaires. L’entreprise en a fait un axe stratégique fort et créé une entité dédiée à la mobilité électrique, Ampère qui fédère les sites de production des moteurs et des voitures électriques du groupe.

Renault Group accompagne aussi le marché de la mobilité par le déploiement de bornes IRVE (Infrastructure de Recharge pour Véhicules Électriques) et de services de recharge dans ses concessions et mais aussi chez les particuliers et dans les entreprises.

De plus, l’entreprise se tourne vers d’autres sources d’énergie alternatives, notamment l’hydrogène pour les véhicules utilitaires de grande taille comme le Master avec sa filiale Hyvia, détenue conjointement avec l’américain PlugPower.

Enfin, le développement de l’auto-partage, segment sur lequel Renault Group est positionné au travers de sa marque Mobilize, permet également de réduire l’impact carbone de la mobilité.

Ces dernières années, l’effort a également porté sur les véhicules thermiques. A ce titre, « entre 2010 et 2022, un énorme travail été fait pour réduire leur consommation et, de fait, leurs émissions », explique Virginie Sauvet Goichon, leader du Plan climat, Renault Group. Et d’ajouter : « le développement de l’éco-conduite avec des outils à bord permettant au conducteur d’adapter sa conduite pour réduire sa consommation de carburant a également porté ses fruits. Sans compter l’introduction des véhicules hybrides dans les gammes. »

Renault Group agit également pour réduire l’impact de ses activités après-vente, en termes d’émissions de GES et de consommation de ressources. Appliquant les principes de l’économie circulaire, qui vise à prolonger la durée de vie d’un produit, le constructeur offre à ses clients des pièces de rechange d’origine remanufacturées ou reconditionnées de qualité. L’entreprise propose aussi des pièces de réemploi issues de véhicules en fin de vie et également des services de réparation ou le « retrofit » de véhicules thermiques en électriques. Pour développer cette offre de produits et services, Renault Group s’appuie, en particulier, sur son entité dédiée à l’économie circulaire automobile : The Future Is NEUTRAL.

La fin de vie

Enfin, on l’a vu, la valorisation des véhicules en fin de vie est un élément clé de la mobilité décarbonée. Elle permet désormais de produire de nouveaux véhicules plus propres en réduisant leur impact. C’est ici qu’intervient aussi The Future is Neutral, qui a développé des boucles fermées de recyclage matières comme le cuivre, le plastique, l’acier et l’aluminium pour les réintégrer à la production de nouvelles voitures. Le constructeur entend d’ailleurs accélérer dans ce domaine, notamment sur les batteries des véhicules électriques. Renault Group s’est en effet donné l’objectif, à l’horizon 2030, de réutiliser environ 80% des minerais stratégiques issus des batteries recyclées, le nickel, le cobalt et le lithium pour la fabrication de nouvelles batteries.

Où en est Renault Group de sa trajectoire ?

Renault Group vise la neutralité carbone nette de ses émissions à horizon 2040 en Europe et en 2050 pour le reste du monde. Et l’entreprise est en bonne voie pour y parvenir. Entre 2010 et 2023, le constructeur a déjà réduit son empreinte carbone de 28%.

Jusqu’en 2050, la route est toutefois encore longue mais tous les leviers d’actions et les efforts à fournir sont aujourd’hui clairement identifiés. Et ce d’autant plus que grâce à l’outil Carbon Management Platform mis en place par le constructeur, chaque salarié a désormais la possibilité de visualiser l’impact de son métier sur l’empreinte carbone de l’entreprise. « Nous avons été les premiers à démocratiser la question de la décarbonation, de quitter un monde d’expert pour embarquer tous les collaborateurs et en faire un sujet pour tous, dans tous les métiers et les pays où le Groupe est présent et ce, afin que chacun puisse agir à son niveau sur chacun des leviers pour réduire notre impact », souligne Virginie Sauvet-Goichon.


[1] https://www.europarl.europa.eu/pdfs/news/expert/2019/10/story/20190926STO62270/20190926STO62270_fr.pdf

[2] https://www.vie-publique.fr/en-bref/292932-climat-lue-recommande-une-baisse-de-90-des-emissions-dici-2040

[3] https://www.transportenvironment.org/wp-content/uploads/2022/12/Briefing-VE-Juillet22.docx-2.pdf

[4] https://www.geo.fr/environnement/batteries-le-monde-pourrait-entrer-des-2025-dans-une-penurie-de-lithium-demande-chine-automobile-mines-prix-216656

 

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