Ils associent un habitat innovant, une gestion intelligente des ressources, des circuits de recyclage et des infrastructures tournées vers la mobilité partagée et notamment l’autopartage en Europe. Les nombreux écoquartiers qui ont vu le jour à travers l’Europe ces dernières années poursuivent chacun à leur façon un objectif similaire à celui des smart islands auquel Mobilize, la nouvelle marque de services du Groupe Renault, contribue : favoriser la transition énergétique et soutenir le développement durable.
L’écoquartier de Beddington a été inauguré en 2002 sur le site d’une ancienne décharge à Sutton, une banlieue résidentielle du sud de Londres. Cet ensemble de 82 appartements est surnommé BedZED, diminutif de Beddington Zero Energy Development. Son nom renvoie à l’objectif fixé lors de sa création : concevoir un bâtiment capable de se passer totalement des énergies fossiles. Alimenté par des panneaux photovoltaïques, il protège ses occupants derrière du triple vitrage et des murs de 50 centimètres d’épaisseur composés d’isolants naturels. Reconnaissables à leur façade mêlant bardage bois et brique rouge, les bâtiments de BedZED compensent également les gaz à effet de serre liés aux activités humaines grâce à leur vaste toit végétalisé. Aujourd’hui encore, l’écoconception mise en œuvre à BedZED attire des curieux du monde entier.
Malmö, troisième ville de Suède, a décidé de mettre à profit les anciennes friches industrielles portuaires de Västra Hamnen pour bâtir un écoquartier capable de rayonner à l’échelle internationale. Inauguré en 2001, le projet a donné lieu à une exposition européenne sur l’habitat du futur dont l’intitulé est devenu le surnom de cette reconversion verte : Bo01. L’écoquartier de Malmö, alimenté à 100 % en électricité grâce à des sources d’énergie renouvelables, accorde un soin tout particulier au confort de ses habitants avec de grands espaces verts quadrillés de pistes cyclables et un réseau de bus électriques circulant en silence.
Lancé en 2003 à l’initiative de la ville de Grenoble sur un terrain de 8,5 hectares, dont 40 % d’espaces verts, l’écoquartier de la ZAC de Bonne se veut une réponse aux problématiques environnementales et sociales en zone urbaine dense. Ses bâtiments basse consommation alimentés par des panneaux solaires thermiques accueillent plus de 40 % de logements sociaux ainsi qu’une école, une crèche, un cinéma ou un centre commercial. Chaque logement dispose d’une place de stationnement souterraine, mais les parkings extérieurs sont limités au strict minimum pour encourager le recours aux solutions partagées. Pour cela, des bornes d’autopartage sont justement situées en bas des immeubles.
Installé près de Fribourg en Allemagne, le quartier Vauban réunit sur 40 hectares plus de 5 500 logements noyés dans la verdure des arbres. Les immeubles sont construits en longueur, avec des toits à pente unique tournés vers le sud et recouverts de panneaux solaires. À Vauban, on encourage les déplacements à pied et la nouvelle mobilité urbaine (à vélo ou en transports en commun), mais on demande aussi aux habitants de participer à la création de solutions adaptées à leur vie quotidienne. Une association à but non lucratif a par exemple été créée dès le début des années 2000 pour gérer un service d’autopartage destiné aux besoins ponctuels !
Ancienne zone industrielle et portuaire située sur les rives d’un lac, Hammarby Sjöstad a été réhabilitée alors que la Suède se portait candidate pour les Jeux olympiques de 2004. Dès 1996, le projet est conçu pour favoriser l’implantation d’un quartier où l’innovation et l’écologie iraient de pair. Avec une capacité d’accueil de 30 000 habitants, Hammarby est aujourd’hui une référence mondiale des écoquartiers. Elle a notamment proposé en test en 2018 un système d’autopartage gratuit avec la Renault ZOÉ en collaboration avec Hertz. D’une manière générale, la mobilité électrique y est très développée – outre les voitures, les bus roulent aussi à l’électricité –, et les autorités locales promeuvent largement ce mode de déplacement.
L’éco-quartier de Lombok à Utrecht, aux Pays-Bas, donne un avant-goût du rôle que peut jouer la voiture électrique dans les réflexions liées à la ville intelligente (smart city). Ses habitants ont ainsi accès à un service d’autopartage composé de 150 Renault ZOÉ dont les batteries se rechargent grâce à des panneaux solaires installés sur les toits voisins. Quand la stabilité du réseau l’exige, ces voitures peuvent aussi restituer une partie de l’énergie qu’elles stockent : c’est le principe du vehicle-to-grid, une étape importante dans l’optimisation de la façon dont l’énergie est produite, distribuée et consommée.
Un des principaux axes des écoquartiers est de faciliter une mobilité douce. Pour cela, les aménageurs veillent à concentrer les quartiers autour des habitations, des services et des commerces. Les mobilités durables, telles que l’autopartage – parfois gratuit -, sont facilement accessibles et les pistes cyclables omniprésentes. Les voitures électriques ou hybrides rechargeables sont favorisées, au-delà même de l’écoquartier, avec notamment la présence régulière de bornes de recharge.
Ces solutions de mobilité propre supposent aussi une continuité du réseau de circulation en dehors de l’écoquartier. Celui-ci est une première pierre pour repenser la ville et sa mobilité en général. C’est par exemple le cas à Vienne. L’écoquartier Wildgarten (en construction) est un prolongement de la capitale autrichienne. Celui-ci apporte à ses habitants de nombreux îlots de végétation et près de 650 bornes de recharge pour véhicules électriques. En Italie, l’écoquartier Quattro passi, dans la province de Trévise, est un projet d’habitat participatif durable, en pleine campagne, comprenant seulement huit maisons. L’endroit est entièrement dédié aux piétons et aux cyclistes, mais directement relié à un grand parking et à une zone de covoiturage. À Helsinki, Eco-Viikki est un écoquartier où les parkings ne disposent que de 50 % de places par rapport au nombre de foyers, ce qui encourage un choix plus large de modes de transport. Les routes, à l’intérieur du quartier et menant au réseau extérieur, ont par ailleurs été construites avec des déchets de matériaux.
La plupart des pays européens ont développé leur propre label pour la création de quartiers durables, soit par le biais de la législation, soit par les actions des ONG. En Grande-Bretagne, l’écoquartier BedZED bénéficie par exemple de la certification « One Planet Living » du WWF.
En France, il existe le label « ÉcoQuartier », issu de la loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement. Divisé en quatre étapes, il repose sur un référentiel de vingt engagements tels que la préservation de la biodiversité, la mobilité décarbonée, ou encore la prise en compte des besoins des usagers. Ce label bénéficie par ailleurs d’un intérêt à l’international où les aménageurs apprécient son approche, adaptable en fonction de chaque projet. Ainsi, au Japon, le quartier durable Funabashi Morino City dans la ville de Funabashi, fondé sur d’anciennes friches industrielles, a reçu en 2016 le label EcoQuartier en phase 3. Le quartier de San Antonio à Cali, la troisième ville de Colombie, a reçu le label en phase 2. Chacun s’est porté candidat pour l’étape supérieure.
Les écoquartiers en Belgique disposent de leur côté d’un autre référentiel appelé « Quartier Durable » qui délivre un prix, le Green City Belgique. L’écoquartier de Jambes, au sud de Namur, l’a reçu en 2018.
L’obtention d’un label, quel qu’il soit, suppose de répondre à des critères de durabilité en amont du projet et en aval. Il faut pour cela déposer un dossier de candidature à l’organisme référent dès les démarches pré-opérationnelles. Les aménageurs, mais aussi les collectivités ou les associations d’habitants, peuvent faire une demande de labellisation.
Quel que soit le pays où il s’implante, l’écoquartier répond à des critères de base similaires visant la diminution de l’empreinte carbone. La mobilité douce en fait partie avec la mise en place de bornes de recharge pour les véhicules électriques ou hybrides rechargeables, des pistes cyclables, etc. Les panneaux photovoltaïques, les dispositifs vehicle-to-grid et l’autoconsommation favorisent quant à eux les énergies renouvelables. À cela s’ajoute l’écoconstruction : les immeubles ou les maisons individuelles sont conçus en matériaux durables. Très bien isolés, ils consomment par conséquent peu d’énergie. La végétalisation, en plus d’être agréable pour les habitants, favorise la biodiversité dans le quartier et protège de la chaleur estivale. Un dispositif performant de recyclage, avec un système de compostage, et de valorisation des autres déchets est indispensable. L’écoquartier joue aussi le rôle de vecteur de changement des comportements qui génère d’autres actions positives, telles que l’entraide et la convivialité.
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