Il existe six niveaux de conduite automatisée et autonome, qui se différencient en fonction de la capacité des systèmes et du niveau d’interaction demandé au conducteur. Du niveau 0 qui est la conduite sans aucune assistance au niveau 5 pour une complète autonomie du véhicule, sans conducteur ou chauffeur. Pour les véhicules individuels, Renault Group fait le choix de concentrer ses efforts sur le niveau 2, notamment avec l’Active Driver Assist.
Présent sur la plupart des véhicules de la gamme Renault, ce système propose une délégation de conduite dite contextuelle pour adapter la vitesse de façon intelligente. Pour cela, il combine le régulateur de vitesse adaptatif, la fonction de centrage dans la voie et des données de géolocalisation associées à des données cartographiques. Le véhicule s’adapte ainsi de manière prédictive au tracé de la route et à la vitesse légale, deux informations obtenues par la fusion des données de la caméra avant et cartographiques.
Le niveau supérieur d’autonomie où le conducteur pourrait temporairement lâcher les mains du volant ou effectuer une autre tâche que la conduite n’est pas une priorité à court terme.
Dans les années à venir, la recette sera conservée avec des véhicules qui proposeront des aides à la conduite au meilleur niveau du marché, pour une mobilité toujours plus sûre et agréable. Leur architecture électrique et électronique restera évolutive permettant de proposer des niveaux d’autonomie plus élevés si les attentes des clients et les technologies venaient à rendre cette rupture rationnellement possible.
Renault Group est convaincu de l’intérêt du transport public autonome. Rien qu’en Europe, plus de 400 grandes villes vont progressivement devenir des zones à faibles émissions tout en devant continuer à assurer la mobilité de leur population.
Moyen de mobilité durable, les minibus électriques autonomes seront un complément et à terme une alternative efficiente en coûts et CO2/km par passagers aux solutions existantes (train, tramway, bus). Plus flexibles, ils peuvent fonctionner 7j/7 et 24h/24 en toute sécurité, grâce à un système de supervision à distance permettant d’opérer une flotte complète de véhicules. L’absence d’opérateurs à bord compensera les surcoûts de la robotisation et de l’automatisation.
Parce que les navettes ont un itinéraire bien défini et entièrement cartographié ; parce qu'elles se déplacent à une vitesse plus faible, entre 30 et 70 km/h et parce qu’elles peuvent être supervisée à distance, les enjeux techniques de leur libre circulation en conduite autonome sont élevés mais beaucoup moins que s’agissant de véhicules particuliers.
Les programmes « Rouen Normandy Autonomous Lab » et « Paris-Saclay Autonomous Lab » initiés depuis 2017 sont deux des nombreuses expérimentations menées depuis plusieurs années par Renault Group pour définir la meilleure réponse aux besoins des collectivités territoriales.
En 2018, l’Alliance Ventures (fond stratégique détenu par l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi) a investi dans WeRide, startup qui souffle alors sa première bougie. Depuis, l’entreprise est devenue une référence mondiale du véhicule autonome avec un niveau 4 d’autonomie, c’est-à-dire pouvant gérer seul les situations de conduite avec supervision à distance mais sans opérateur à bord.
Plus de 700 véhicules autonomes WeRide en service (dont 300 miniBus) ont parcouru plus de 28 millions de km en Asie, au Moyen-Orient et aux Etats-Unis…
Aujourd’hui, Renault Group initie des nouvelles expérimentations pour permettre avant la fin de la décennie un déploiement commercial à grande échelle de véhicules avec un niveau 4 d’autonomie. En France, une expérimentation en conditions réelles de circulation a été menée avec WeRide du 26 mai au 9 juin 2024 lors du tournoi de tennis de Roland Garros (lire l’encadré en bas de page). Une autre débutera à Châteauroux dès 2026 avec EasyMile. Appelé « Mach 2 », ce projet prévoit l’intégration dans le réseau de transport public de Châteauroux Métropole d’une flotte de minibus électriques automatisés.
« Renault Group avance afin de mettre en œuvre sa stratégie pour le véhicule autonome. Ainsi, grâce à nos expérimentations et nos partenaires, les meilleurs dans leurs domaines, nous serons en mesure, bien avant la fin de cette décennie, de proposer une offre très pertinente de miniBus autonomes et décarbonées pour répondre aux besoins croissants des territoires. »
Gilles Le Borgne, Chief Technology Officer Renault Group
Ces expérimentations déboucheront avant la fin de la décennie sur l’offre par Renault Group d’une plateforme robotisée de miniBus électrique sur la base du Nouveau Renault Master. Cette dernière pourra intégrer les solutions d’automatisation de partenaires spécialisés comme EasyMile, Milla ou WeRide.
1- Quels sont les obstacles principaux à la commercialisation d’une voiture individuelle autonome ?
Le niveau 3 (L3) d’autonomie des voitures, c’est-à-dire celui où les mains ne sont pas requises sur le volant et la surveillance visuelle reste elle maintenue, bute encore sur trois problématiques majeures :
2- Les technologies de conduite autonome en cours d’expérimentation sur des navettes sont-elles sûres ?
Oui, les technologies sont sûres. Les minibus en cours d’expérimentation sont au niveau 4 d’autonomie. Ils doivent pouvoir fonctionner sur différents types de routes : dédiées, semi-ouvertes ou ouvertes, et sans opérateur à bord. Pour se faire, ils disposent de cameras, de radars, des lidars (…) qui permettent d’évaluer en permanence et en instantané l’environnement du véhicule (autres véhicules, piétons etc.) et ce bien mieux que ne pourraient le faire l’œil humain pour traiter toutes les informations, apprécier les distances, les vitesses…
En matière de sécurité, la règle c’est GAME (‘Globalement Au Moins Equivalent’) qui signifie d’être à niveau de sécurité au moins équivalent à celui assuré par un conducteur expérimenté. Pour cette raison, les minibus fonctionneront sur le même principe que les systèmes de transport hautement redondés en architecture et capteurs tel que le métro.
3- Quels sont les objectifs de vente du Groupe ?
Nous n’en sommes pas à l’heure de donner des objectifs chiffrés. Pour autant nous comptons bien être un acteur majeur de ce secteur, en commençant par l’Europe. Le marché est prometteur : il est estimé à plusieurs milliers de véhicules par an d’ici 2035.
Partenaire premium du tournoi de Roland-Garros, Renault associé à WeRide, a mis en place une expérimentation de navettes électriques et autonomes.
Du 26 mai au 9 juin 2024, ce service expérimental a permis de se rendre du parking P2 (situé aux abords du Bois-de-Boulogne) au stade de Roland-Garros. Et, à l’issue des matchs, de quitter Roland-Garros pour se rendre Place de la Porte d’Auteuil ou revenir au Parking P2.