La livraison dite du « dernier kilomètre » est le dernier maillon de la chaîne logistique assurant la livraison des marchandises à son destinataire final : magasin, restaurant, bureau ou tout simplement à domicile. C’est une étape particulièrement délicate du processus puisqu’elle est tributaire de plusieurs facteurs : le trafic automobile, les moyens de transport en centre-ville ou encore la disponibilité du client pour la remise du colis quand il s’agit d’un particulier. La livraison est, en même temps, un critère important lors d’un achat sur Internet, et une source d’insatisfaction pour plus de deux tiers des clients.
Avec l’explosion des achats en ligne (surtout dans les secteurs de la mode, les produits culturels, les produits électroniques et électroménagers, la beauté / santé et l’alimentation) et une pression de plus en plus forte des clients sur les délais express de livraison (jour J, en 24 ou 48 heures), elle se retrouve donc au cœur des stratégies de nombreuses entreprises, mais aussi au cœur des préoccupations de nombreuses municipalités.
Pour un constructeur automobile comme Renault, près de 30 % des véhicules utilitaires sont dédiés à la livraison. Environ un tiers d’entre eux le sont à la livraison d’achats en ligne à des particuliers.
La fin du parcours de livraison représente un cinquième du coût total de la chaîne logistique. Un surcoût important qui trouve son origine dans un mode de livraison « personnalisée » à domicile ou dans des points relais à l’aide le plus souvent d’un véhicule thermique.
Dans un contexte de croissance du e-commerce (ou « commerce sur internet »), le recours aux solutions de livraison de proximité va continuer à progresser dans les années à venir. Or la livraison urbaine, à l’heure actuelle essentiellement assurée par des véhicules thermiques, représente environ 20 % du trafic et 30 % des rejets de gaz à effet de serre en ville. Dans le cadre d’une politique de mobilité durable, la sensibilisation des acteurs de la livraison devient donc un enjeu majeur. La conversion de leur flotte automobile en véhicule propre ou à faible émission est une des clés pour réduire drastiquement la pollution atmosphérique des villes. Et le développement de la livraison urbaine électrique, sans émissions à l’échappement, sera d’autant plus vertueuse qu’elle pourra remplacer certains trajets individuels.
Afin d’améliorer les conditions de vie de leurs habitants, les municipalités réagissent en créant des Zones à Faibles Émissions (ZFE) avec un accès limité ou interdit aux véhicules les plus polluants. Ce dispositif a vu le jour en Suède en 1996 et s’est, depuis, étendu à toute l’Europe, où l’on recense pas moins de 231 ZFE dans 13 pays.
À Strasbourg, dans l’Est de la France, par exemple, les véhicules utilitaires ne peuvent circuler et s’arrêter dans la zone de l’hyper centre qu’entre 6h et 10h30, alors que les hybrides, les GNV et électriques ont jusqu’à 11h30. La ville vise 100 % de livraisons en véhicules à faibles émissions d’ici 2022.
La réglementation est différente selon les pays et les zones. En Italie, l’interdiction peut aller jusqu’aux 2 roues. Certaines villes comme Londres et Milan ont choisi de compléter ce dispositif avec une taxation via un péage urbain.
Plus pratique, plus confortable, plus efficiente et de plus en plus plébiscitée par les clients, l’importance d’une livraison efficace va croissante. D’autant plus que le taux d’équipement en véhicules individuels dans les grands centres urbains, plus faible, est en baisse depuis plusieurs années. La mobilité électrique permet de concilier les exigences des clients avec les normes environnementales. Elle est particulièrement adaptée pour les courtes distances de la livraison en ville dont la moyenne kilométrique est de 50 km par jour.
Le Groupe Renault, pionnier et leader du véhicule électrique en Europe, propose aujourd’hui une gamme de 4 véhicules avec des volumes différents pour répondre à ce besoin. Les livraisons en ville se font maintenant aussi en vélo ou triporteurs électriques. À l’avenir, pourquoi ne pas imaginer, en complément, des moyens de locomotion autonomes comme les droïdes ou les drones, déjà en test en Chine, ou des véhicules inspirés du concept EZ-PRO de Renault pour les colis plus volumineux ?
La question du fret urbain est donc bel et bien au centre de la mobilité durable de demain. Comme pour la mobilité des personnes, le véhicule électrique sera très certainement l’un des piliers.
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